Le poing levé

Quand on ne peut plus ouvrir sa main, on lève son poing

Dis quand discuteras-tu avec mon IA ?

Dis  quand discuteras-tu avec mon IA ?

Au USA, après la vague de désindustrialisation, il y a eu une augmentation du nombre de suicide, de la prise d’alcool et de stupéfiants.

Se sentir utile c’est important. Lassé de leurs conditions et de leur manque d’espoir, brisé par la solitude, de nombreux américains ont franchis l’inéluctable.

Même si on trouve son boulot éreintant, fatiguant. Le travail c’est quand même ce qui nous tient debout, nous donne une raison d’être, nous donne une place dans la société.

Le travail du latin vulgaire tripaliare, signifiant « torturer » pourtant n »‘évoque en rien le plaisir.

Et pourtant, dans « L’économie du bonheur », Claudia Senik, les individus ne s’habituent jamais totalement au fait d’être au chômage (Chapitre 3).

C’est d’ailleurs assez paradoxale on est attaché à quelqu’un qui nous fait souffrir ?On aime s’en plaindre mais on l’adore…Serait ce l’activité que nous adorons détesté ?

Ou pire, serions nous tous un peu masochiste ? J’ai pas de réponse à tous ça, mais en tous cas, ça mérite réflexion.

La réflexion est d’autant plus forte que l’intelligence artificielle (IA) est en train de se développer à vitesse grand V, des noms comme Salt ALtman (pdg d’Open IA, créateur de Chap GPT) ou Yann LeCun (scientifique en chef de l’IA chez Facebook) inconnus y a un an, sont célèbres aujourd’hui.

Sam Altman
Yann Le Cun

L’IA s’installe, fascine, interroge, elle va modifier durablement notre manière de travailler.

On se souvient de Keynes et de la semaine des 15 heures, peut-être que l’IA va nous permettre d’y arriver.

Mais que va-t-on faire de notre temps libre ?

Partons en totale prospective, on verra si l’avenir me donne raison.

Bon ok, on jouera beaucoup plus.

Plus de temps pour les loisirs, mais l’être humain, il aime faire, il aime les réalisations, il nous faudra quelque chose qui nous permettra des interactions sociales, des challenges intellectuelles, planifier se projeter, intégrer des connaissances, les mettre en pratique, qu’on ressente un aboutissement.

Vous allez me dire les jeux vidéos, ça prend du temps, c’est peu consommateur d’énergie (pas de déplacement), ça un coté social avec les jeux en ligne, on se réunit, on parle, on planifie, et on a l’impression de réaliser de grandes choses (comme dans les citybuilders). A voir… Peut-être la réalisation d’un nouveau monde numérique à la Matrix.

Et puis, l’IA sera partout, elle ne va pas toucher uniquement à la sphère professionnelle, notre sphère privée aussi va s’en ressentir.

Je pense qu’au fil des interactions que nous aurons avec elle, l’IA va apprendre à nous connaître, on va la nourrir de nos goûts , de nos dégoûts, de notre manière de réagir, de nos expressions, de notre niveau de langage, de nos réactions aux émotions…

Elle sera alors en mesure de créer un autre soi, un soi virtuel, et ce soi virtuel va pouvoir prendre notre place. On pourra envoyer notre IA répondre a nos mails, passer un appel à un proche, nous faire ensuite un bilan de la conversation, choisir nos vacances virtuels ou réels, choisir notre liste de courses, nous faire un résumé d’un livre en notant les épisodes qui nous intéresseraient le plus, prendre rdv chez le dentiste, chez le coiffeur…

Chacun aura sa propre IA et elles vont pouvoir converser ensemble, situation qui prête à sourire mais qui ne me semble pas de la pure science fiction…

On a pas le temps ou l’envie (voire les deux) de prendre des nouvelles de son oncle lointain d’Amérique, et ben, laissons l’IA le faire…. Qu’elle contacte le vrai oncle ou l’ia de mon oncle, peu importe de toute façon, on s’en rendra pas compte….On veut juste avoir un résumé et savoir si tous va bien.

Je prends pour exemple l’arnaque qui a eu lieu en septembre.Suite à une validation en visio un employé à réaliser des transactions financières frauduleuses d’un montant de 26 millions de dollars. Imitations des lèvres de la voix, faible qualité d’image de la vision, et ça passe…

Cette malheureuse anecdote illustre bien la puissance des IA. Et là, c’est le début…

Demain, une IA pourra générer un avatar de nous-mêmes, nous représentant trait pour trait. Dans un monde numérisé, où elle pourra se multiplier, elle nous donnera un don d’ubiquité jamais égalé.

Seule le monde réel nous permettra d’être sur de notre présence.

Demain, il va falloir apprendre à manager son IA, ça laisse rêveur ou angoissé ?

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